mercredi 27 février 2008

parent d'élève

Il y a quelques jours, réunions parents profs. Drôle d'être parent. Ils étaient tous là, ça doit être le style local : le Parent Concerné. Heureusement que je suis venue.
Après les discours convenu, la classe est bonne, pas de problèmes majeures, deux diaporamas.
Le premier : réalisé par un juge local, thématique : "éducation", point de vue "humoristique", exemple : Donnez à vos enfants tout ce qu'ils vous demandent, chaque fois qu'ils vous le demandent, cela les habituera à se croire le centre du monde.
Etc.
Deuxième : Rétrospective sur l'éducation, celle que nous avons eu (mais pour moi c'était celle qu'ils ont eu). Exemple : nous jouions toute la journée dans la rue, et nous ne rentrions qu'à la nuit (la France dans les années 50). L'idée était "ne surprotégeons pas trop nos enfants, donnons -leur une enfance comme la notre". Dans la classe de mon fils, il est le seul à ne pas avoir de portable (ils doivent penser que les Français sont sous développés). Je ne sais pas si c'est très conforme à l'enfance de ces parents-là.
J'ai été sciée ; je partage ce point de vue ; en tant qu'enseignante je le prône ; j'ai découvert avant mon deuxième que le non est ce qu'il a de plus utile à dire à un enfant (avec mesure). Mais de le voir, ainsi présenté, j'en suis restée coite, et sceptique. En fait, tout est une question de mesure, et de contexte. Le contexte local me semble très fermé, très injonctif, très vieille France (vieille Espagne). Après tout, il y a une statue de Franco en bas de ma rue. Recevoir ces diaporamas dans ce contexte-là m'a donné une impression assez bizarre, non pas de recadrage éducationnel, mais de réaffirmation d'une autorité ancienne, de type paternaliste, assez troublante.
Il est vrai qu'ils n'ont pas vécu Mai 68 - pas vraiment. Pourtant, la Movida? Ou pas ici?
Comment dire? ici, je me sens, et je serai bien incapable de dire pourquoi, dans une ambiance quasi pétainiste. J'essaie de comprendre pourquoi. Le grand nombre de personnes agées bien habillées, sérieuses et à principes. Les uniformes scolaires. Les églises. Je n'ai rien contre les églises, mais on ne peut pas faire un pas sans tomber sur une congrégation. Les religieuses d'un certain âge toisent les gens. (En France, chaque fois que je croise un religieux, il a un air babacool, ici on regarde si Franco ne le suit pas).

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